Ennuie, ennuie, solitude...

Ennuie et solitude...Deux mots qui vont tellement bien ensemble et qui pourtant ne sont habituellement pas normaux chez Seyo. Le professeur de mythologie s'assit donc avec indifférence sur le bord du lac. Ses yeux se posèrent quelques instants sur le mouvement incessant des vagues, lui rappelant sans cesse comme la vie était imprévisible. Ses penssés se perdirent au plus profond de la nappe d'eau tandis que son corps glissa sur le sol. Sans s'en rendre compte, il était rendu sur le côté, les yeux toujours vers les vagues. La nature était si belle...Avec la beauté venait la cruauté. La traîtrise et la mort...Triste fin.

Le sorcier sortit sa baguette et la roula entre ses doigts distraitement. La mythologie grecque, antique, égyptienne, l'atlantide...Tout ça...Les langues anciennes. C'était sa profession en entier. Pourtant, cette année était vide et il n'avait pas beaucoup d'élèves qui voulait l'étudier. Il avait donc plus de temps libre que les années précédents et aussi que ses collègues. Donc, c'était plus rare d'en rencontrer. Quel dommage. Il s'amusait moins cette année. Isabelle, son rossignol, Anaël...Il ne les voyait plus beaucoup. Il ne savait pas si c'était lui qu'ils évitaient ou bien leur horaire chargé.

Un soupir s'échappa de ses lèvres fines alors que son regard azuré regardait le ciel. Il était rarement aussi sombre et morne, mais aujourd'hui il s'ennuyait véritablement. Au moins, la nature conservait cette beauté sauvage qui transportait son âme vers un monde moins plat. Il en voyait de toutes les couleurs, son imagnination devenait fertile et un nouveau monde s'offrait à lui. Tant de choses nouvelles, belles et palpitantes qu'il ne vivait jamasi dans la réalité. Quelque chose d'indispensable pour un grand rêveur, un grand poète. Il avait beau être encore plus fourbe que les serpents eux-mêmes, mais son romantisme ne cessait d'ériger une barrière de merveille entre lui et les autres. Peut-être était-ce ça qui le plaçait à part, loin de ceux dont il ne connaissait pas tout. Il se sentait seul, mais cette solitude était douce, comme la douleur sereine que l'on ressent volontairement.

Ses pensés revinrent à ses amis. Enfin, ceux que Seyo appréciait beaucoup. Il ne savait pas si pour eux il était leur ami, mais pour lui, ils l'étaient sans hésitation. La première, Isabelle. Une jeune femme au sourire contagieux et à la bonne humeur extravagante et rafraîchissante. L'ennuie était omplètement impossible avec elle comme compagnie. Cette dernière très exquise et recherchée. D'ailleurs, le fait que Seyo ne se sente pas en droit de la draguer donne à leur relation un calme plutôt bénéfique pour le professeur de mythologie. Le deuxième, Asganthe, son rossignol. Un homme dont les émotions semblent être inexistants, mais dont Seyo est certain qu'il sont enfouis, vivants, mais bien loin dans l'âme du sorcier. Son inexpression n'avait par contre jamais causé de problème pour Seyo, car son admiration pour lui n'en était pas affecté. Il aimait beaucoup cette homme malgré son indifférence marquée. Cette dernière d'ailleurs enflammait le caractère déjà bien brûlant de l'homme adulte. La froideur, l'inexpression, l'indifférence, l'ennuie et le reste n'atteignait nullement Seyo qui adorait même ce genre de caractère. La dernière, c'était la nouvelle. Anaël. Il ne la connaissait pas réellement, mais elle était délicieuse...

Finalement, Seyo s'endormit. Plus les minutes passaient, plus son corps se rapprochait dangereusement de l'eau, puis revenait correctement et ainsi de suite. Il se berçait dans son sommeil. Étrange. Puis, il redevint aussi immobile qu'une statue, plongeant enfin dans un sommeil léger qu'un simple toucher pourrait briser.

(Depuis quand sur un lac il y a des vagues ? ^^ huhu...Enfin bon, je passe...lol)

Un sommeil léger qu'un simple toucher pourrait briser...Certes certes...
Asganthe passait dans les jardins de la grande et belle Academie Calicot, le regard toujours aussi vide, sa marche toujours aussi longue, lente, gracieuse et funeste, son allure morbide faisant s'arrêter de peur les élèves qui jouaient dans l'herbe qui entourait l'école...

Pas un sourire, pas une expression ne troublait son visage de marbre, de pierre, tout comme son coeur froid...
L'homme était silencieux et ne se souciait pas le moins du monde de tout ce qui pouvait se passer autour de lui pendant qu'il prenait la direction du lac de sa démarche douce et mesurée...

Pourquoi le lac ? Il n'en savait rien...Peut-être pour partir à la recherche d'une certaine solitude, un endroit où il pourrait rester tranquille à ruminer sa haine inapparente qui le rongeait de l'interieur bien qu'il restait tout le temps neutre à faire passer ses actions pour des choses de surface sans réel interêt...

Alors qu'il marchait, marchait, avançait, avançait, ses sens lui prédirent bien en retard qu'il y aurait déjà quelqu'un au lac...

Mais il ne fit pas demi-tour
Assez curieux de voir qui, a part lui-même,
Songerait à s'exiler de la sorte
Dans un des endroits les moins fréquentés de la grande école

Enfin, il arriva à proximité de la chose qui était étendue sur le bord du lac, bercé par les doux flots...Remarquant de qui il s'agissait, le jeune homme qu'était Asganthe haussa ses sourcils fins et noirs comme le charbon, assez étonné de voir que Seyo-Nan, son collègue, se reposait, peut-être d'ennui, ici même, dans le jardin, ne se doutant peut-être pas de la visite de quelques personnes...

Evidemment, un simple toucher aurait pu le réveiller
Asganthe avait même une folle envie de lui donner un certain coup de pied pour vérifier s'il était vivant ou mort...Hinhin

Mais finallement, il se contenta de rester debout, légèrement penché au-dessus de lui, ses cheveux lui tombant des deux côtés de la tête, suivant la théorie de la gravité, alors que Asganthe regardait Seyo-Nan avec une expression des plus neutres, des plus froides, de ses yeux caverneux et sans vie...

Il ne le toucha pas mais laissa entendre sa rude voix

"Seyo-Nan..."

Haussant à nouveau ses sourcils, il resta là, à le regarder sans broncher, attendant que ses paroles fassent l'effet voulu et réveillent son jeune collègue

Un simple toucher, ou bien une voix aussi profonde que celle d'Asganthe. Les deux options étaient suffisantes. Finalement, un reflet bleuté se fit voir alors que ses yeux s'ouvraient lentement. Contrairement à tout être normal, Seyo n'eu aucun mouvements de recul en voyant le professeur de métamorphose, au contraire, il esquissa un petit sourire. Il se redressa lentement en position assise et leva la tête pour que son regard se plante dans celui d'Asganthe.

Toujours aussi sombre.
Toujours aussi froid.
Toujours aussi indifférent.
Un visage de marbre,
Un visage de pierre.
On aurait dit une statue à l'apparence austère dominant les environ. Un être mythologique imagé pour des milliard d'années lumières. Une légende étrange et mystérieuse entourée des choses les plus sordides des océans. Le professeur de mythologie eu un autre sourire pour ses pensés.

Le harsard faisait bien des choses. Chaque qu'il pensait à l'un de ses deux plus vieux collègues, soit Isabelle et Asganthe, l'un d'eux apparaissait toujours des façons les plus impossible. Le destin peut-être, ou le simple hasard? Ce dernier était plus près de la vérité sûrement.

Son sourire était réel, mais il semblait bien moins dynamique qu'à l'habitude. Une morne lassitude remplaçait ce qui était avant une euphorie totale. Pour prouver qu'il ne sombrait pas totalement, son sourire illuminait le peu de vie qui lui restait sur le visage.

Si près,
Si loin.
Si entouré,
si seul.
Ni rien, ni personne ne semblait pouvoir rassuré l'âme indécise de Seyo.
Était-ce ça la crise de la quarantaine pour une personne comme lui?
Peut-être...

"Asganthe..."

Le salua-t-il en inclinant doucement la tête. Il effleurait l'enseignant du regard pendant quelques instants. Savoir peut-être si il dormait encore, mais le bruit des vagues lui prouvèrent qu'il était réveiller. Simple haussement d'épaules. Ses yeux décolorèrent doucement pour devenir d'un gris acier, puis d'un gris très pâle et semblèrent être satisfaits de cette couleur qu'ils préservèrent.

"Suis-je dans le chemin s'il a fallut que ta douce voix me réveille?"

Après tout, ils étaient peut-être deux à avoir l'habitude de s'exiler dans les places les plus loitaines de l'académie. Asganthe...Parce que c'était Asganthe et Seyo parce qu'il adorait le bruit des vagues sans tous les babillages des élèves. Le professeur de mythologie eu un petit sourire, bien minable comparé à ceux qu'ils faisaient habituellement.

(Navrée du retard. J'avoue ne pas avoir été très inspirée au moment où tu avais re-répondue. J'espere être pardonnée.)

Le jeune homme resta là, à regarder Seyo, debout, sans aucune expression particulière sur le visage. Son prénom, Asganthe, résonnait étrangement dans la voix de son collègue, lorsqu'il le pronomçait à sa façon...A moins que cela soit dû au fait que rare étaient les personnes qui l'appellaient ainsi, aussi fréquemment ? Il y avait une part des deux. Comme si, d'un côté, peut-être minime ou plus grand, Seyo attachait une attention toute particulière au professeur de metamorphose...Ou pas.

La jolie voix mélancolique du professeur de mythologie se fit alors à nouveau entendre. Que demandait-il...S'il avait été dans le chemin d'Asganthe ? Oh, certes, certes, cela sans doute. Le jeune homme répondit alors de sa profonde voix tout à fait neutre, alors que ses yeux sombres fixaient ceux, magnifiques, de son collègue.

"Je ne me permettrai pas de le dire de la sorte, mais il se trouve en effet que je me promenais dans les environs lorsque j'ai aperçu ta silhouette."

Il haussa les sourcils et ajouta

"Je me suis un instant demandé si ta personne dormait ou bien si elle avait été noyée dans les flots du lac. Cela aurait été navrant"

Il eut un léger rire mauvais et cristallin, alors qu'il disait encore, perdant en un instant toute trace d'humour morbide ou de quelconque sourire au millimètre de son visage

"Finalement, tu es encore parmis nous. Seul ton éternel et désolant sourire est mort. Te serait-il arrivé quelque chose ?"

Il haussa à nouveau les sourcils. Et demeurait debout. S'inquiétait-il pour son collègue ? Non, absolument pas. D'ailleurs, il ne s'inquiétait jamais de personne. Cependant, il trouvait étrange que le sourire navrant de Seyo ne soit pas aussi aveuglant qu'à l'habitude. Cela n'était pas du luxe de poser la question.

Oui, c'était bien la seule chose qui clochait
Sans doute Seyo faisait-il une petite déprime ?
Ho ho ho, assez cocasse, me direz-vous.
Et d'ailleurs, tout autant qu'Asganthe, j'en rirais bien.
Même s'il ne le fit pas ouvertement.
Rire interieur, cela oui. Evidemment.
Qui ne rirait pas à voir cet éternel de bonne humeur,
Rabaissé au bas de l'échelle
Devant se sauver d'un sourire
Alors qu'il paraissait toujours trop heureux
Assez heureux
Pour l'être à la place des autres ?
A la place d'Asganthe, par exemple.

Mais bien qu'il pensait que cela n'était pas normal, que cela était même amusant à voir, le professeur de métamorphose n'en montra rien. Il avait juste posé sa question, son visage de pierre restant tel quel. Aucun sourire, aucune lueur dans les yeux, aucun sous-entendu du regard, aucune trace de rien. Fidèle à lui-même.

(Ton message te pardonne sans problème. Je l'aime trop XD)

La voix habituelle du professeur de métamorphose résonna doucement aux oreilles de l'enseignant en mythologie. Il ne fallait pas le nier, il attachait à cet homme une attention que personne n'avait et ce, malgré le fait qu'Asganthe était parfaitement inaccessible. Il l'écoutait, sans un geste, sans un bruit, laissant cette voix qu'il entendait rarement le bercer. Un mince sourire étira ses lèvres...noyé? Peut-être bien. Il se noyait dans sa propre folie, dans ses propres pensés. C'était quelque chose de plausible, de réel.

"Noyé? Non, problablement pas, sauf peut-être en moi-même, ce qui aurait été plus cocasse. Je dormais. Par contre, si noyé j'avais été, je ne serais peut-être pas étendu sur la rive mon bon ami."

Peut-être pas ami, mais Seyo s'en fichait. Les gens qu'il connaissait depuis longtemps étaient ses amis qu'ils le veuillent ou non. L'enseignant était ainsi, mystérieux, quoique quelque peu stupide.

"Arrivé quelque chose? Non, je ne crois pas. En faites, peut-être un surplus de solitude...les gens sont moins naïfs, ont moins besoin de consolation et semblent moins désespérés, ce qui rends mes journées plutôt longue."

Ce qui rendait sa vie bien morne, puisque son habitude était de consoler les âmes en peine pour les transporter dans un monde totalement différent qui les engloutissaient. Ils ne se rendaient compte de leur gaffe que plus tard, alors que Seyo était déjà partit, aussi silencieux qu'un fantôme.

"Je n'ai pas grand chose à faire des mes journées. L'option mythologie est moins prise que les années précédente."

Haussement d'épaule incertain, plainte silencieuse, mais il n'était pas là pour se plaindre...

"Et toi mon éternel statue de marbre, la vie t'est-elle toujours aussi morne ou bien il est arrivé finalement quelque chose de mieux que les autres?"

Demanda l'adulte en plantant doucement son regard d'un gris doux dans celui bien sombre de son interlocuteur. Il ne savait pas ce qui l'attirait vraiment chez cette homme, mais il ne pouvait nier cette attirance. Il y avait quelque chose de...d'Asganthe finalement chez lui. Un brin d'inexplicable qui tournait l'âme du professeur en folie douce et lente.

"Et puis je sais pas...crise de la quarantaine?"

Seyo n'était plus si jeune...

Regard perdu sur l'horizon.
Retour sur la personne de son rossignol mortel.
Rien de mieux qu'une vue d'ensemble d'un tableau sans vie, ténébreux et mystérieux. Le charme noir, envoutant, incompréhensible pour les simples idiots.
Tant de choses, si peu de vérités.
Paradoxalement paradoxal.

Petit soupir inaudible.

Sincèrement, il se demandait si c'était la crise de la quarantaine ou qu'il était en manque. Il ne savait plus. Il était si habitué à concrétisé ses pièges, à en tirer profit qu'il avait peut-être fait de ce divertissement une drogue qui pour le moment était inexistante. Seule Anaël pour le moment lui avait semblé une proie des mieux délectables...

Si seulement son rossignol n'était pas si lointain.
Si seulement il pouvait passé outre le regard.
Pourtant, il ne pouvait que le regarder, trop lointain pour le toucher vraiment...Dilemme.