Après la salle des professeurs...

(Tout le monde semble avoir peur de moi >.<)

Un fantôme, l'ombre de l'homme habituellement le plus dynamique de cette académie. Une petite voix qui l'avait réduit à peu de chose, il ne se sentait pas d'attaque. C'était toujours pareil, il désespérait au début de l'année et retrouvait finalement sa bonne humeur accoutumière, mais il sentait que peut-être il vivrait différemment cette année nouvelle qui commençait. Que ce soit en bien ou en mal, quelque chose allait changer. Pas qu'il voyait l'avenir, ce n'était qu'un simple pressentiment, mais pour Seyo c'était déjà beaucoup. Il se traînait donc lentement vers la salle du courrier, et voir si il pouvait envoyer une lettre. Eizer n'était pas revenu depuis son début pour Calicot, alors peut-être serait-il là maintenant. Il n'en était pas sûr, mais c'était mieux d'aller voir et de regarder. Ses pas le guidaient vers sa destination et sans réaction il se laissait aller. La porte se poussa et il entra. Ses pas et son regard se dirigèrent vers la fenêtre sans vitre qui donnait une vue sur le ciel. Aucune trace de son oiseau. Puis, un bruit, comme une voix alors que s'en était pas une. Il se tourna et eu un doux sourire, c'était lui, son rapace.

Il se dirigea donc vers son ami, son oiseau qui lui servait aussi de hibou. Il apportait et rapportait les lettres sans aucuns problèmes. Il ne rouspérait jamais, sauf quand son maître allait mal. Aujourd'hui heureusement, aucunes remarques ne fut portées. Quoique le mot remarquer était un peu dur, ce n'était qu'un oiseau après tout, mais si intelligent que Seyo s'était souvent demandé s'il en était vraiment un. En arrivant devant lui, c'esr là qu'il remarqua le rouleau de parchemin attaché à sa patte droite. Surpris, il le détacha habilement, faisant très attention à son rapace. Il déroula le parchemin et lu sans grand intérêt ce qui y était écrit.

Bonjour Seyo,
Nous savons très bien que notre demeure aura toujours été un second foyer après la mort tragique de tes parents, mais un récent évènement nous a forcé à vendre la maison et à partir loin du village. Tu devras donc te chercher un autre endroit où habité.
Aucuns sentiments distingués,
Ella.

Grognement et soupir.
Ils étaient réellement que des imbéciles. Sa famille adoptive l'avait lâché. Pas qu'il n'avait jamais eu les moyens de se payer une maison qu'à lui, mais ça ne lui avait jamais réellement tenté. De plus, il n'en avait pas trouvé à vendre qui n'étaient pas à l'autre bout de Calicot, donc il était resté chez ses parents adoptifs.

"Comme d'habitude, ces serpents s'arrangent pour disparaître fourbement afin de malmener ma vie bien éphémère. Et bien, ça fera un peu d'action pour les vancances prochaines."

Un petit ricanement perça ses lèvres. Peut-être aurait-il du devenir furieux ou triste, mais son euphorie le regagna. Après tout, il avait désormais la sainte paix, les gens qu'il n'avait jamais vraiment beaucoup aimés étaient partit avec leur fille loin de sa vie. Bien que ça lui enlevait un toit où dormir, ça lui redonnait le sourire. Étrange personnage. Il déchiqueta lentement le parchemin, comme s'il y avait un certain art dans la déchirure. Il se mit alors à caresser d'une manière pensive Eizer...

Bien qu'il soit en ville depuis près de deux ns, le docteur Luner n'avait prit le poste de médecin de l'école que cette année, apparemment il voulais se sociabiliser un peu et ce n'était pas une mauvaise chose. C'est à 35 ans qu'il avait décider de reprendre en main sa vie.
Peut être était ce un peu tard mais mieux vaut tard que jamais. C'est pourquoi il avait prit l'initiative d'écrire des courriers à ses soeurs et sa mère à qui il n'avait presque pas donner de nouvelles depuis la mort de son père. Par choix, pour éviter de se retrouver dans un milieu qui le dégoutait à présent.
Il faut dire qu'une certaine inhumanité entourait sa famille, beaucoup moins sa famille proche mais les autres n'étaient que des raclures.

Bref, il se dirigea donc d'un pas ferme avec trois enveloppes à la main dans l'intention de reprendre contact avec ceux qu'il aimait... Mal grès tout il ressentait un trac immense à l'idée de faire face à des individus qu'il n'avait pas vu ni entendu depuis des années...Il n'aimait pas bouleverser ses habitudes.

Il tourna enfin au détour d'un long couloir pour se retrouver dans la salle du courrier...Cette salle infecte avec des fientes jonchant le sol...c'était particulièrement désagréable surtout pour un médecin un peu trop maniaque. Il fit une moue de dégout à l'encontre de ces animaux répugnant et s'avança vers ces derniers. Il avait, bien sur, remarquer un collègue qui lisait une lettre et ne semblait pas très réjouis des nouvelles qu'il avait reçu.

Dryan se demandait ce qui pouvait le tracasser. Il esquissa un sourire, il adorait voir les gens avec une mine défaite, comme si le malheur des autres le rassurait...
Le médecin s'avança vers un oiseau de l'école, n'ayant pas de hibou puisqu'il n'aimait pas les animaux.
Il attacha soigneusement les lettres au pied de l'animal tout en prenant soin de se boucher le nez face à l'odeur répugnante du volatile... Ce dernier s'envola ensuite bien vite et Dryan esquissa un sourire...

Une vague de nostalgie l'envahit une demi seconde puis il retrouva son visage froid, commença à se retourner et se rendit compte que son collègue était toujours présent...d'ailleurs qui était il?...

Ses sens, endormis par un rêvassement habituel, se réveillèrent soudainement. Un intru, quelqu'un qui n'était pas du tout un oiseau, ni un élève d'ailleurs. Son regard d'acier se leva alors vers l'inconnu. Seyo, qui était là depuis plus longtemps que la directrice même, ne le reconnaissait pas. Donc, c'était soit un nouveau, soit il n'avait jamais eu la chance de le rencontrer. Sa main arrêta de caresser Eizer qui émit une protestation... Un regard qui évalu sans gêne l'homme devant lui. Non, il ne lui disait réellement rien, par contre, il n'était pas laid. Bien que depuis quelques temps, regarder les autres n'étaient pas son sport favori, contrairement aux autres années où il sautait carrément sur tout ce qui osait bouger trop près de lui. Il savait que parfois ses méthodes n'étaient pas appréciées, mais lui il aimait ça et ça lui vidait toujours la tête de ses pensés négatives. Déjà, juste à regarder le médecin, il avait oublié ses parents adoptifs et leur lettre. Le sourire, qu'il réservait aux personnes autres que la directrice et le professeur de métamorphose, réapparut sur ses lèvres de soies.

"Je ne crois pas déjà vous avoir déjà vu en l'enceinte de Calicot? Vous êtes donc soit nouveau, soit très discret."

Sa voix de miel résonna à nouveau dans la salle du courrier. Évidemment, il ne s'attendait pas à une grande réaction de la part de son interlocuteur, cette école étant presque habité que de personnes froides, malveillantes, fourbes et blablabla. Personnes qui ennuyaient vaguement le professeur de mythologie, après tout il n'était pas obligé de devoir endurer à chaque année des gens qui ont bien peu d'intérêt. Surtout que lui était tout le contraire. Sociable, dynamique, enthousiaste et quelque peu collant, c'était la majorité de ses qualités. Nous passerons par contre ses défauts étant donné qu'il en a de nombreux et qu'ils ne sont pas tous bons à répéter.

Donc, il regardait l'homme avec un regard qui doucement reprenait son illumination habituel. Évidemment, Dryan venait de le sortir de son désespoir exagéré sans même le savoir. Pas que Seyo avait l'habiyude de devenir triste, mais le pressentiment qu'il avait eu l'avait un peu arrêter dans son désir de continuer l'année. Il adorait Calicot, la preuve, il y était depuis longtemps, mais si sa routine venait à changer, ça n'aurait plus la même signification.

A sa grande surprise l'inconnu lui adressa la parole. Dryan bloqua une seconde, en dehors de son travail il n'avait que peu de discutions avec des gens de l'extérieur. Surement parce que son physique n'engageait pas au dialogue, il n'avait jamais l'air sympathique alors personne ne lui parlait et il ne parlait à personne. Le pire c'est que ça ne lui déplaisait pas dans le fond.
Mais après tout il s'était fixer pour objectif de changer sa façon de faire alors pourquoi ne pas engager la conversation avec un collègue?

Le regard bleu marine du médecin glissa sur le volatile qui se tenait près de son collègue. Saloperie de bestiole. Il leva de nouveau les yeux vers le blond et se décida enfin à lui répondre avec un léger accent scandinave qui donnait à sa voix un ton un peu sec :

"Vous avez l'oeil..."

Il avait dit cela d'un ton un peu ironique. C'est fou mais il ne pouvait pas s'empêcher de ressentir une immense méfiance à chaque fois qu'on lui parlait.C'est d'ailleurs en parie pour cela qu'il n'était pas très agréable.
Il fit une moue, ce n'était vraiment pas la peine de se mettre à dos tout le monde dès le départ. Il esquissa un vague sourire avant de reprendre un visage froid :

"Je suis Dryan Luner, le nouveau médecin de l'établissement, et vous êtes?"

Dryan se tut et fixa son collègue. Il n'avait pas grand chose d'autre à dire après tout et puis il n'avait pas vraiment la tête à la parlotte. Alors qu'il était là, il pensait surtout aux réactions qu'allaient provoquer les trois lettres envoyées à l'instant et il était loin d'être rassuré par cette pensée.

L'homme semblait peu enclin à la discussion, mais Seyo avait vu pire. Lorsque vous avez pour rossignol un homme tel qu'Asganthe, vous ne pouvez trouver moins inexpressif dans ce bas monde. C'est donc pour cette raison que la froideur de son collègue importuna peu l'enseignant. De plus, ça lui donnait un air...comment dire sans perdre les lecteurs? Un air...enfin, un air que Seyo avait l'air d'apprécier, car sinon il aurait certainement laissé la conversation si elle l'aurait ennuyé.
Puis il vit le regard du médecin sur son rapace qui lui eu un regard triste. Peut-être parce que l'homme venait de le regarder d'une manière pas très amical. Avec un doux sourire rassurant, il caressa doucement Eizer qui sembla retrouver sa bonne humeur. Comment cela se pouvait qu'un rapace avait des sentiments? Même Seyo ne le savait pas, il avait toujours trouvé son oiseau beaucoup trop humain...

"Désolé si mes propos vous ont offensés bien entendu, ce n'est pas réellement mon but, mais les gens semblent prendre très mal mes remarques, aussi futiles et inoffensive pourraient-elles être..."

Car il avait remarqué la méfiance, pourtant, il n'avait pas dit ça pour le provoquer, mais plutôt parce qu'il n'était pas réellement sur de ce qu'il avançait. Le médecin se présenta alors et Seyo eu un autre sourire bien énigmatique. Le nom sonnait si bien à ses oreilles, comme une mélodie mystique ou bien un petit air doux que l'on fredonnait lentement au clair de lune... Étrange comparaison, mais pas la plus étrange que l'enseignant était capable de faire.

"Je suis Seyo Morten, professeur de mythologie et de décryptage ainsi que directeur adjoint de cette académie. Je suis très heureux de vous rencontrer et enchanté de faire votre connaissance, bien que pour plusieurs personnes cela semblerait futile..."

Il n'avait pas tort, mais il aurait très bien pu faire tiquer son interlocuteur, car ses phrases étaient toujours à double sens, même si encore, Seyo n'avait dit ça que pour être plus aimable. Évidemment, c'était à Dryan de réagir, mais il espérait fortement que ce ne serait pas négatif...

"Un médecin? Très intéressant, je ne crois pas en avoir déjà réellement vu un ici, ou en tout cas je n'y ai jamais été convié. Peut-être suis-je trop prudent ou bien me trouve-t-on trop étrange pour même penser à s'attaquer à moi...Enfin, je ne crois pas que ma vie vous intéresse."

Il avait l'habitude de bien parler, mais il essayait de racourcir ses phrases afin de ne pas ennuyer le médecin. Son sourire étrange et énigmatique ne quittait pas ses lèvres, alors que ses yeux semblaient refléter quelque chose de...dangereux.

Alors que son interlocuteur lui répondait, Dryan regarda de haut en bas ce dernier. Cet homme avait l'air bien jeune pour être professeur, il semblait avoir la vingtaine mais apparemment il était dans cette école depuis pas mal de temps...Bizarre tout de même. Enfin la question n'était pas à la suspicion après tout, sa parano excessive lui montait à la tête.

Le médecin marqua de nouveau une pause avant de répondre à l'homme et un rictus se dessina lentement sur son visage. Si il y avait bien une chose qui ne l'atteignait pas c'était les remarques des autres. De toutes façons il se considérait comme bien au dessus de la plupart des gens alors les remarques de ces derniers étaient aussi intéressantes que des insectes écrasés sur les murs. Il répliqua ainsi lentement :

"Ne vous en faites pas, je ne suis pas du genre susceptible..."

Dryan se tut à nouveau. L'homme se présenta, ainsi il se nommait Seyo Morten et était professeur...Seyo, un prénom très bizarre quand même que Dryan trouvait assez moche...Enfin il ne trouvait pas grand chose d'agréable de toutes façons mais il se contenta d'esquisser un nouveau rictus qu'il tentait de rendre aimable.
Dryan hocha tout de même la tête comme pour dire 'moi aussi' mais il ne compris pas très bien la fin de phrase du professeur.

Et Seyo recommença à parler. pour Dryan qui ne disait pas grand chose c'était une certaine souffrance que de devoir répondre à toutes les questions qu'on lui posait et si il restait là, victime d'un flot de paroles c'était bien par politesse...Il aurait eu envie de lui dire ; "non mon brave, vous n'êtes pas étrange, juste terriblement chiant et effectivement votre vie m'importe peu, cependant, je serait ravi d'être votre docteur si vous avez besoin de vous faire amputer un membre ou la langue..."

Seulement ce qui sortit de sa bouche fut beaucoup moins agressif que cela. Après tout la moindre personne pouvait être utile dans certains cas. Alors il répondit avec cette voix grave et ce petit accent scandinave qui agrémentait tous ses mots :

"Effectivement il n'y avait pas de médecin dans cet établissement mais dans une école comme celle ci, il ne suffit pas d'une infirmière pour soigner les malades alors on a fait appel à moi...Et puis même pour quelqu'un d'aussi étrange que vous, il arrive parfois des problèmes alors il faut bien un professionnel dans ce bâtiment..."

Son rictus s'agrandit peu à peu découvrant quelques dents blanches du médecin, il avait recommencer à fixer son interlocuteur, soutenant son regard et attendant une quelconque réponse...En le regardant droit dans les yeux Dryan compris que cet homme n'était pas quelqu'un d'inoffensif comme l'étaient d'autres professeurs et c'était d'autant plus amusant d'ailleurs ...

Il eu un sourire en coin, cet homme ressemblait trop à Asganthe, mais en bien moins pire. Dryan semblait froid et indifférent à tout ce qui se passait. Ça l'ennuyait franchement, mais au moins le médecin semblait faire un effort. Seyo planta son regard dans celui d'Eizer qui après quelques instants s'envola par la fenêtre pour aller au loin. Puis il tourna son attention vers son collègue.

"Oh mais je ne m'en fait pas du tout..."

Son sourire étrange était revenu sans que la lueur de danger de soit partie. Il se fichait qu'il soit froid et distant, bien que ça l'ennuyait pusique la conversation n'était pas longue, mais il était habitué à faire la discussion tout seul sans que l'autre ne veuille dire un mot. Malgré tout, il préférait Asganthe, car ses manières semblaient moins arrogantes face au monde et peut-être moins égoïste. Enfin, il ne fallait pas en faire tout un plat, chacun étant comme il est avec ses qualités et ses défauts.

"C'est intelligent de la part de l'établissement j'en convient. Un médecin ne sera pas de refus, surtout vu le nombre d'élèves agressifs que nous avons accueillit depuis le début de l'année."

Il avait faillit dire "Un médecin ne sera pas de refus, bien que je doute que les élèves trouvent agréable le fait de vous avoir comme guérisseur." Il était rare qu'il pense ainsi d'un de ces collègues, c'était donc certainement parce qu'après la vague d'élèves froids et sans-coeur, il y avait désormais un médecin avec la même description. Le professeur passa sa main dans ses cheveux en soupirant. Ce n'était pas aimable de penser ainsi et il le regrettait. Après tout, peut-être Dryan avait-il eu un accident ou bien était-il né ainsi, mais ce qu'il savait, c'était qu'il ne semblait pas apprécier sa compagnie. Ça voyez-vous, notre rose épineuse s'en fichait comme dix.

"Je vois que vous n'avez pas l'habitude de faire la conversation. Si je vous dérange, je peux tout aussi bien partir..."

Si Dryan le voulait, il partirait sans aucuns problèmes. Bien qu'il était assez intéressé par le médecin, il n'était pas pour devenir un être ingrat et impoli, non, ce n'était pas dans ses habitudes. Son sourire énigmatique fleurissait alors que son regard était posé sur son interlocuteur. Le chasseur détaillait sa proie, mesurant si oui ou non il le prendrait en chasse.

Dryan se disait qu'il était plus facile de tenir une discution avec un patient plutôt qu'une personne extérieure à son travail. Il y a quelques années sa réaction aurait été encore moins agréable mais il essayait tant bien que mal d'être au moins poli malgrès son mépris profond pour le reste du monde.

Alors que son interlocuteur lui répondait, Dryan ne cessait de l'observer. C'était une manie chez lui de détailler la personne avec qui il parlait, essayant de voir les petites choses qui lui en diraient plus sur l'individu. Malheureusement là il ne voyait pas grand chose à part cet air intriguant et ce regard étrange.
Parfois, il s'amusait à démembrer l'interlocuteur dans son imagination, voyant ce dernier comme un schéma de chirurgien. une sorte d'exemple en trois dimensions du corps humain comme on peut le voir dans les livres...Simple déformation professionnelle en fait, rien de très glauque dans tout cela.

Dryan eu un vague sourire en entendant la phrase de son collègue. Des élèves agressifs hein?...A cet âge là, l'agressivité était plutôt risible car représentait plutôt une période rebelle de l'adolescence plus qu'une véritable méchanceté de la part du sujet. C'était plutôt amusant à regarder d'ailleurs cette volonté d'être impressionnant alors qu'en fait ils ne faisaient pas plus peur que de jeunes chiots égarés. Facile à remettre en place et très divertissant ce genre de bestioles.
Le sourire de Dryan s'effaça pour laisser place à quelques mots :

"Je suis ravi d'apprendre que la création de mon poste n'a pas été inutile. Si il y a autant de cas agressifs que vous le dites, je ne chômerais pas...tant mieux."

Dryan continuait de scruter son collègue, il semblait de plus en plus être un sujet intéressant à traiter. Encore une déformation professionnelle, il voyait toujours les gens comme des patients, des sujets d'études avant de les voir comme des êtres vivants...Mais celui ci ne semblait pas dénué d'intérêt malgrès ce qu'il avait penser en le voyant et malgrès cette dégaine de jeune-rebel-ténébreux-post-adolescent quiétait un peu répulsive à première vue.
En tout cas il ne semblait pas si stupide que cela puisqu'il avait remarquer qu'il ennuyait un peu le médecin...Il faut dire que Dryan était ennuyé par beaucoup de choses mais le prof marquait un point dans son estime pour ce détail.
Dryan eu à nouveau un vague sourire énigmatique, ce genre de rictus revenait souvent sur le visage de ce dernier. Il répliqua calmement :

"Non, vous ne me dérangez pas le moins du monde, j'avoue qu'en aillant la tête ailleurs je n'ai que peu de conversation, veuillez m'en excusez, je n'ai pas encore bien prit mes repères dans cet endroit..."

Il jeta un oeil aux volatiles qui dormaient dans la pièce, puis revint à son interlocuteur. En temps que médecin, il avait le droit de consulter tous les dossiers médicaux des élèves et membres du personnel. Il se dit qu'avec ça il pourrait peut être en savoir plus sur son collègue et les autres, mine de rien cela pouvait en apprendre beaucoup sur quelqu'un.

Bien qu'il n'avait pas l'habitude d'être dérangé par le regard des autres sur sa personne, celui de Dryan l'intriguait. Il était dommage selon Seyo de ne pouvoir lire ce que les gens pensaient, ça l'aurait aidé plus d'une chose dans ce bas monde. Bien entendu, il y avait des fois où il était mieux de ne rien savoir, car ça pouvait se révéler parfois traumatisant. Donc, mieux valait laisser aller le cours du temps.

Pendant que son interlocuteur avait les pensés ailleurs, le "jeune" homme entreprit de faire aller les siennes bien loin, comme il en avait la malheureuse habitude. Il ne se passait jamais une journée sans que l'enseignant ne pense, s'enfermant dans son esprit afin de mieux savourer tout ce qui lui passait par la tête. Peut-être sa passion pour les autres et les moments de pur bonheur y était pour quelque chose, mais l'on ne saurait réellement dire ce qui pouvait bien se passer dans la tête de Seyo, tout aussi énigmatique que son sourire actuel.

Alors que le médecin lui offrait son commentaire, Seyo crut voir une petite part d'ironie dans les propos de son collègue. Ne voulant pas se faire avoir par son imagination, il préféra ignorer ce qu'il pensait avoir vu. Après tout, se faire un ennemi dès les quelques jours de la rentrée, ce n'était pas nécessairement obligatoire. Il en avait bien assez le temps pour le reste de l'année. Finalement, il ne trouva rien à redire, le sujet ayant été habilement vidé.

Seyo ne détournait toujours pas le regard, bien que la fixation était évidente. Dryan ne cessait de l'observer et l'enseignant eu un sourire amusé par la scène qui venait de s'afficher dans ses pensés. Lui, sur une table opératoire à demi ouvert, Dryan un scalpel entre les doigts. Certains pourraient ne rien voir de drôle ou d'amusant sur cette scène, mais peut-être n'était-ce que la situation qui la rendait comique aux yeux du professeur de mythologie et de décryptage. Bref, il ne pouvait pas réellement s'en plaindre, son regard à lui tout de même braqué sur son interlocuteur. Ça semblait être à la mode pour l'heure, les deux hommes ne se lachant pas du regard. Enfin, alors que le silence en devenait long et qu'il pensait devoir prendre la porte, le médecin reprit la parole.

"Bien, je comprends."

Il lui avait fallut tout l'effort et la volonté du monde pour ne faire qu'une simple phrase ne comprenant en tout que trois mots qui en eux voulait tout dire. Bien qu'il n'y avait pas grand chose à rajouter au commentaire, ou plutôt aux excuses du médecin de l'établissement scolaire.

"Je ne voudrais pas être trop curieux, mais vous ne me semblez pas quelqu'un qui adore être en la présence d'autrui, alors pourquoi avoir choisit ce métier et qui plus est, un établissement scolaire comme lieu de travail?"

Il n'avait pu s'en empêcher, mais personne ne pouvait réellement lui en vouloir, après tout, Dryan avait l'air si renfermé et si dédaigneux du monde en général, que le choix sur la carrière semblait bien improbable aux yeux de l'homme de quarante ans. Ses yeux d'un bleu pur à présent ne cessaient de regarder sans déplaisir l'homme devant eux. L'étincelle toujours présente ne fit qu'embellir son sourire énigmatique.