Lettres ou point ? [PV Finchy]

Le jeune homme qu'était Asganthe s'était vite remis de ses émotions (Contrairement à Cali u___u) après un bon repos, un bon thé -non sans lui rappeller le thé au lait de Finch qui avait tout fait débuter la veille- et un bon sommeil. Dès le lendemain matin, il se leva tôt pour aller déjeuner.

Il ne prit pas la peine de regarder les tables, et partit, comme à son habitude, au fond de la salle pour manger peu...très, très peu...Cette fois, il ne fut pas arrêté par des cris. Il n'avait même pas regardé si Finch était là, d'ailleurs.

Puis il se levait, comme à son habitude, traversait la salle de son pas funèbre, comme mort relevé et mis en lévitation par un grossier sortilège, et monta les grands escaliers jusqu'au sixième étage.

Là était la salle du courrier.

Son air de profonde neutralité sur le visage, il passa ses doigts squelettiques sur la poignée et poussa la porte.

Entrant dans la salle, il aperçut les nombreux oiseaux différents, allant du hibou jusqu'au pigeon, ainsi que les chats porteurs de courrier. Alors que le vacarme se faisait assourdissant, il murmurra

"Assez."

Sans hurler, et tout s'arrêta, comme s'il avait envoyé un puissant sortilège de mutisme. Puis, avançant calmement, comme s'il glissait au-dessus du sol, il alla voir son grand hibou de couleur sombre et lui demanda

"As-tu du courrier pour moi ?"

Le hibou hochant négativement la tête, la mine d'Asganthe...ne se renfrogna pas. Son visage ne bougea pas d'un pouce. Il était comme ça. Pas un sentiment. Alors il resta là, décidé à fuir le monde et le bruit, caressant de ses doigts effrayemment osseux le plumage de son rapace de nuit...Dos à la porte. Ne faisant attention à rien...

Finch s'était elle aussi bien remise de ses émotions, pensant seulement qu'elle s'était mis à dos le prof de Métamorphose.
Et lorsque un des tableaux à qui elle parlait depuis des heures lui signifia qu'il était temps de petit déjeuner, elle n'instista pas et courrut jusqu'à la salle du repas, où elle attrapa deux tartines et un thermos de thé au lait chaud pour se restaurer en route, se dirigeant vers la salle du courrier. Après avoir grimpé avec difficulté les escaliers qui menaient au 6ème étage et reprit maintes fois son souffle, la jeune fille poussa la poignée de la porte...
Et se fit attaquer par Lia, qui lui fonça carrémment dessus, la faisant presque tomber.

"Eh, Lia ! Apparamment je t'ai manqué !"

Regardant soudain le parchemain grossièrement attaché à la patte de la corneille, Finch murmura

"Et en plus, j'ai du courrier..."

Finchy s'assit dans un coin de la salle, sans même remarquer le professeur de Métamorphose, pour ouvrir son courrier.
Sur le bout de parchemin était seulement écrits soigneusement ces quelques mots

Citation :

"Heureux de te retrouver, Finch !"

Enveloppé dans du papier de soie, il y avait également une bague, ornée d'un sceau composé de la feuille qui ornait son pendentif et d'une lettre inconnue...
Finch recula, terrifiée

"Non... Ca ne peut pas être..."

Le jeune homme entendit la porte s'ouvrir et se refermer,
Une voix lointaine,
Un vol d'oiseau,
Des bruits de plumes.

Une lettre s'ouvrant
Papiers se lisant en silence
Mais il n'en fit rien. Continuant de regarder par la fenêtre sans vitres, directement taillée dans le roc du mur, caressant d'un air distrait son grand oiseau noir comme le charbon, son regard maladif restant accroché à quelque vide en face de lui...

Puis quelque chose le fit revenir à ses pensées. Quelque chose qui lui semblait plus proche, une voix qu'il connaissait, une voix...appeurée ?

Il tourna lentement la tête vers la jeune fille d'où la voix était partie...Dans sa main, la lettre en question, et une bague gravée du sceau. Asganthe n'étant pas assez près, il ne put distinguer ni les mots ni le dessin, mais vit bien que quelque chose n'allait pas.

Fixant, de son côté de la pièce, la jeune fille qui avait reculé jusqu'au mur, apparemment, troublée, abassourdie, de ses yeux ternes et caverneux, toujours cette expression morbide sur son visage d'une pâleur cadavérique, le professeur croque-mort fit entendre sa voix froide mais posée, calme, en un seul mot. Comme pour montrer sa présence.

"Finchy..."

D'abord la surprise, et puis ensuite la peur..
Alors celui qui lui avait fait ça l'avait retrouvé ?!
Soudain, Finch entendit son prénom.
Paniquée, elle sursauta violemment puis s'aperçut de la présence d'Asganthe

"Ah... Bonjour Monsieur"

Dis Finchy d'un air absent
Il fallait qu'elle parte
Ou qu'elle apprenne quelque chose pour se protéger, n'importe quoi, du moment qu'il ne la retrouve pas
Elle était profondemment perturbée, mais trouva le courage de parler à son professeur de métamorphose

"Il fait... Un temps magnifique aujourd'hui n'est ce pas ?"

Mais la jeune fille se moquait du temps... Asganthe aussi, sans doute
Mais prononcer ses mots si banals la rassuraient, lui faisaient du bien.
Finchy s'accouda au rebord de la fenêtre, à l'ancienne place de son professeur

"Beau temps pour une balade... Non ?"

Balbutia t'elle maladroitement en fourrant le parchemin et le sceau dans sa poche

L'homme regardait toujours la jeune fille, après avoir pronomcé son prénom...Il leva les sourcils lorsqu'il vit cette dernière sursauter...Tiens...Il se savait effrayant, mais tant que ça ?

Puis Finch commença à...
Parler du temps.
Du temps.
Rien de plus rien de moins. Beau temps pour une balade.
Ah, parce qu'il fallait attendre le beau temps pour se balader ? Et puis beau temps ou pas ne changeait absolument rien...Asganthe s'en fichait comme la dernière souris qu'il avait transformée en castor.
L'air plus que neutre, ses yeux caverneux posés sur Finchy qui semblait essayer de parler de tout sauf de ce qui pouvait se révéler une demande d'aide quelconque, la voix de Asganthe s'éleva à nouveau, froide et directe

"Vous ne semblez pas dans votre état normal, Finchy."

Il s'approcha lentement, de sa marche raide mais gracieuse vers son hibou noir, et le caressa du bout de ses doigts osseux. Puis, il retourna son regard terne, maladif, vers la jeune fille et dit alors

"Que vous arrive t-il ?"

Il haussa légèrement les sourcils, la fixant toujours, qu'elle le veuille ou non. Elle devait pourtant le savoir : rien de plus futique que la conversation sur le temps...D'autant plus avec une personne comme Asganthe...

Pourquoi est ce qu'il fallait qu'il change de sujet ?!
Mais bon, autant se confier, après tout...

"Eh bien... Un homme... Qui m'a retrouvé et... Maintenant je ne suis plus en sécurité..."

Des mots si simples sur une histoire si compliquée
Mais, STOP, attendez deux secondes...
ARRÊT SUR IMAGE, PLEASE !
Asganthe qui se soucie de Finchy ?!
Etange

*Il y a baleine sous gravillon !*

Pensa la jeune fille. Puis, elle se reconcentra sur Asganthe, sortant le parchemin froissé de sa poche, ainsi que le sceau, posant le tout dans les mains décharnées d'Asganthe, les effleurant au passage

"Regardez ça..."

Finch était paniquée, si il la retrouvait, qui savait ce qui pourrait bien lui arriver ?!

*C'est le roi des démons qui en a après moi ><*

Le roi des démons était une invention de Finch pour justifier sa malchance
Car en effet, la jeune fille avait une poisse d'enfer....
La jeune fille se mit à tripoter sa chaîne, le contact froid du métal contre sa peau lui rappelait l'étreinte de leurs mains...

*Arrête de penser à ça grosse nouille !*

Eh bah oui, na. Fallait bien qu'il dise quelque chose, et puis, c'était une Denfélis. Enfin...Telles étaient les justifications interieures d'Asganthe pour ne pas dire qu'il avait été touché par les paroles que lui avait dites Finch la veille...

Bref.

Asganthe haussa les sourcils aux paroles de la jeune fille. Un homme. Qui l'avait retrouvé. Plus en sécurité, disait elle ? Pfffr, bavardages.

Puis, alors que la jeune fille fit mine de lui donner quelque chose, le jeune homme tendit alors vers elles ses mains osseuses (geste qu'il n'avait, ô, point fait depuis des lustres et des lustres), lui demandant de regarder.

Jetant un coup d'oeil au papier, Asganthe fut alors prit d'un léger rire.
Oui.
Un rire.
Rire cristallin et froid que peu de personnes en ce monde n'avaient pu entendre...
Même un très léger sourire arriva à faire bouger les lèvres du croque-mort, dévoilant ses dents blanches comme la neige et pointues.
Il fit alors entendre sa voix froide et sèche, toutefois apparemment légèrement amusée, rendant la bague et le papier à l'enfant, alors qu'il la fixait de ses yeux ternes et caverneux.

"Croyez-vous vous vraiment ce que vous ditez, Finchy ?"

Il haussa un sourcil et ajouta, reprenant cet air neutre et froid, lui redonnant tout à fait son air de cadavre tout fraichement sorti du cerceuil

"Pas en sécurité ? Ici ? C'est absurde, calmez vous donc. Pourquoi seriez vous en danger dans un lieu comme celui-ci ? Sachez que Denfelis a été le créateur de cette école. En tant qu'élève de sa maison, vous devriez savoir qu'il y a tant et tant de barrières et de sortilèges des plus hauts niveau de Daîren tout entier pour protéger cette école de toute mauvaise venue..."

Puis, faisant signe à son hibou de repartir, ce que ce dernier fit rapidement en quelques battements d'ailes, Asganthe tourna à nouveau très lentement son visage maladif vers la jeune fille, ajoutant

"S'il a pu vous retrouver, il ne pourra vous atteindre."

Et là, Finchy fut blessée.
La seule personne en qui elle avait à peu près confiance qui lui riait au nez ?! C'était trop fort !

"Vous savez... C'est lui qui me l'a faite... Donc comprenez que je sois... Inquiète ?"

Elle détacha son collier pour le montrer au professeur.

"Je me suis réveillée chez moi avec ça autour du cou..."

La jeune fille ferma les yeux pour qu'il voit sa cicatrice

"... Et ça sur l'oeil !"

Finch renifla bruyemment

"Et plusieurs fois il m'a envoyé ce genre de lettres. J'avais toujours très peur, alors je partais chez ma cousine
Mais mes parents étaient convaincus que j'étais une trouillarde. Et une fois, je suis restée"

Ses yeux se perdirent dans le vague, elle continua son récit d'une voix trainante...

"C'est ce jour là que j'ai eu Lia"

A ces mots, la corneille se posa sur l'épaule de la jeune fille. L'animal lui mordait affectueusement l'oreille

"Avec la bague que vous m'avez rapportée hier. Elle était attachée à sa patte."

Finch caressa lentement l'animal

"Tout de suite je me suis prise d'affection pour elle... Et ensuite je suis arrivée ici..."

Puis, elle s'arrêta quelques secondes, prenant la précaution de rattacher la bague à la patte de l'animal qui, mécontente, s'envola pour se poser sur un perchoir qui traînait non loin de là.

"Vous disiez hier... Que la vie n'était pas rose tous les jours pour vous ?"

Elle voulait qu'il lui raconte, parce qu'elle savait que ça soulageait de parler à quelqu'un, comme celà l'avait soulager de déballer sa vie entière devant Asganthe à quelques minutes de celà.

Le jeune homme vit bien que son rire avait blessé Finch. Tant pis. De toutes façons, rien ne servait de se lamenter, n'est-ce pas ?

La jeune fille commença alors à lui dire, comme s'il était un attardé mental, que c'était l'homme de la lettre qui avait fait la cicatrice de la jeune fille. Evidemment. Pour qui le prenait-elle ?

Asganthe marcha très lègèrement de sa démarche funebre et finit par aller s'asseoir sous la fenêtre...La tête légèrement relevée, fixant Finch de ses yeux ternes, elle qui alors finissait sa phrase, par ce "vous comprenez" comme outrée, il fit entendre sa voix froide lors de ses paroles

"Il est inutile de vous faire du soucis, Finchy. Ne voyez-vous pas de qui vous êtes entourée ? De professeurs compétents et d'une barrière contre toute mauvaise venue. Pensez vous que, aussi stupides soient les professeurs de votre point de vue d'élève, ils vous laisseraient mourir des mains d'un parfait inconnu venant visiter l'établissement pour mettre fin à vos jours ?"

Il haussa les sourcils, comme pour souligner que même lui ne laisserait personne s'attaquer à un de ses élèves. Puis enfin, la jeune fille continua son histoire, que le cadavre écouta sans broncher, sans rien dire...En effet, elle avait dû être traumatisée...Mais bon...

Le professeur ne comprenait pas pourquoi la jeune fille lui dévoilait sa vie ainsi...Pourquoi ? Etait-ce la signification de ses dires de la veille ? Certainement...Parler à quelqu'un d'autre...Oui...

Puis la jeune fille le fit sortir de ses légers songes, en lui adressant cette fois la parole plus particulièrement. Quoi ? Que voulait-elle ?

Fixant toujours les yeux de cette dernière des siens, dévoilant son insensibilité, son âme morte et son coeur froid, il garda un long silence avant de répondre, de sa voix neutre et froide, tout simplement

"La vie n'a plus aucune couleur pour moi"

Il ferma les yeux un instant, les coins de ses lèvres remontant très légèrement comme s'il allait sourire, ce qu'il ne fit pas. Il rouvrit ses yeux sombres, et, fixant toujours Finch de son air cadavérique, il n'ajouta rien. Si elle voulait...savoir...Il fallait qu'elle y dise autrement. Car déjà qu'à la base, Asganthe n'était pas vraiment loquace...Il ne dévoilerait pas ses tourments dès la première phrase qu'il pouvait détourner sans problèmes

Finch releva une mèche de ses cheveux

"Oui vous avez raison ... Excusez moi, j'ai eu tort de m'affoler comme ça"

Dans son haussement de sourcil se cachait le sous entendu qu'il n'était pas cruel au point de laisser un élève mourir devant ses yeux en sirotant un coctail.
Elle s'assit à ses cotés, Lia les observant tous d'eux d'un air de dire "Lui, si il touche à Finchy, il est mort"
Finch pris la parole, comme pour elle même

"En fait, je pense que je vous comprends, vous avez du passer des années sans jamais parler à personne de votre passé, sans avoir la moindre intention d'en parler à qui que ce soit d'ailleurs.
Peut être que vous n'êtes pas prêt...
Moi même il m'a fallu des années et des années pour réussir à débiter un seul mot sur mon agresseur
D'ailleurs vous êtes le 1er à qui j'en parle depuis cette nuit la..."

Elle le toucha par mégarde

"Vous êtes glacé !"

Finch ferma violemment la fenêtre

"Vous allez attraper froid, poussez vous un peu !"

Inquiète, Finch toucha le front du jeune homme, tout aussi glacé que son bras

"Ohlala ! Peut être êtes vous même déjà malade. Tenez, je crois qu'il reste du thé au lait dans mon thermos"

Le jeune homme se contenta de jeter un oeil à la jeune fille qui s'asseyait alors à ses côtés. Pourquoi faisait-elle ça ? Avait-elle pitié de lui ? Asganthe avait une profonde horreur de la pitié, ça le répugnait...Mais Finch ne semblait pas...non...pas le prendre par pitié...pas vraiment...
La jeune fille commença à parler, comme pour elle même...Soit disant elle le comprenait, il n'était pas prêt...blablabla...Puis elle avoua que c'était la première personne à qui elle l'avait dit.
Son air neutre toujours encré sur son visage maladif, le jeune homme laissa alors entendre, d'un ton froid et sans sentiments

"Pourquoi"

Cela ne ressemblait...même pas à une question, tellement ses paroles étaient dénudées de fond, dénudées d'émotions...Puis, alors qu'elle se redressait ou on ne savait trop comment, elle toucha le professeur par mégarde et s'exclama qu'il était glacé. Quoi ?

Après ce fort bref contact qu'il ne sentit même pas, Asgantheposa ses yeux à l'expression neutr sur Finch qui s'exclamait alors. Il demanda, de son ton habituel

"Pardon ?!"

Mais déjà son élève s'était relevée et avait fermé la fenêtre avec violence.

*Mais qu'est-ce que...*

Il n'eut même pas le temps de finir sa pensée (ça c'est cocasse) que la jeune fille lui collait déjà sa main sur son front pâle et glacé, s'exclamant de plus belle. Voilà qu'elle lui demandait de se pousser ? Il allait attrapper froid ? Mais que faisait-elle donc ?!
Etait-elle devenue folle ?!
Asganthe a présent ses deux yeux ternes et grands ouverts sous l'étonnement, répliqua, de sa voix qui n'était à présent que glace et violence

"Mais que vous prend-il don, Finchy ?! Avez vous perdu la raison ?!"

La fanatique pouvait s'avouée ravie et heureuse d'avoir pu, ces plusieurs fois, toucher celui qu'elle adulait tant, bien que ce dernier n'était pas tout à fait d'accord...Surtout lors de ces derniers contacts. Pas de contacts. Pas d'habitude. Changement. Outrance.

Prêt à violemment repousser la main de la jeune fille par la sienne, bien plus décharnée et froide, mais Finch l'avait déjà ôtée, proposant...du thé.

Asganthe leva les sourcils sous son visage maladif et mortifié. Que faisait-elle ? Se...souciait-elle de lui ?

Absurde.

Totalement...Absurde.

Asganthe répliqua alors d'une voix glaciale et tranchante qui était la sienne, mais, cette fois, avec plus de vigueur que les précédentes fois

"Si j'ai besoin de boisson chaude, je me permettrai de la faire apparaitre, mademoiselle. De plus, je ne pense pas qu'une salle de reçeption de lettres et colis soit le meilleur endroit pour prendre le thé."

Il baissa ses sourcils fins et noirs et ajouta, de son ton glacial et mauvais, regardant Finch de ses yeux ternes, son regard sombre

"Pour votre information, je ne suis pas malade. Je ne tombe jamais malade. Et contrairement à ce que vous pourriez l'esperer, je suis dans mon état normal, et je me sens parfaitement bien."

Parfaitement bien. Hum.
Tout est relatif, dirait Einstein...

Finch rit légèrement...

"Vous n'êtes pas comme le commun des mortels ! En général, quand on est froid comme vous l'êtes, soit on est en danger de mort, sois on EST mort !"

Lorsqu'il sous entendit légèrement qu'elle aurait bien aimé qu'il soit malade, elle protesta

"C'est même pas vrai ! Moi j'vous aime bien"

*Contrairement à vous...*

Pensa t'elle avec tristesse
Ah si seulement le fanatisme ne l'avait pas prise ce jour funeste du cours de métamorphose !

*J'aurais mieux fait de me taire*

Pendant plusieurs années, on avait dit à Finch qu'il fallait assumer ses actes, et ne jamais regretter ses paroles, et ces années entière d'apprentissage étaient en train de voler en éclat grâce à Asganichou
Sans doute que ses parents auraient aimé qu'elle soit plus mature que son âge
Non...
La seule chose qui les intêressait c'était d'avoir une bonne réputation !
"L'homme est un loup pour l'homme"
Lui avait on dit, sans qu'elle comprenne jamais le sens de l'expression

*Bah... Un jour quelqu'un m'expliquera sans doute

Le jeune homme leva les yeux au ciel aux paroles de la jeune fille...Il répondit d'une voix des plus neutres, comme à son habitude, mais dans laquelle on pouvait lire une très très légère lueur d'amusement et d'ironie, tellement cela constrastait, même si elle était enfouie bien loin

"Pourtant vous devriez le savoir, Finchy, je suis mort. Je ne suis que le fruit de votre imagination, au lieu d'avoir touché mon front vous avez touché la pierre derrière moi"

Puis, alors que la jeune fille continuait ses dires à propos des paroles du jeune homme lorsqu'il avait dit qu'il se sentait très bien, contrairement à ce que la jeune filles et les autres élèves pouvaient l'esperer.

Moi j'vous aime bien.

Aimer bien.

Qu'est-ce que cela voulait dire...

Eprouver de la sympathie, en gros...

Mais...envers lui ?
Quelqu'un, en ce monde, éprouver de la sympathie pour quelqu'un comme lui...Aussi absurde que le fait de songer à Finchy en train d'essayer de se soucier de son état de santé, le jeune homme se contenta de la fixer de ses yeux caverneux, comme s'il n'était qu'un corps placé là. Il garda le silence. Puis, on entendit à nouveau sa voix froide, disant

"Nous ne disons pas j'vous mais je vous, Finchy."

Sbaf. Cet homme était vraiment le sommet de l'insensibilité...Des sentiments, que ce soit de la sympathie, de l'amitié, de l'amour, de la tristesse, de la gêne, il ne connaissait pas. Personne ne l'avait jamais aimé, personne ne l'avait jamais trouvé sympathique, personne ne l'avait jamais vu pleurer, personne n'avait jamais essayé d'être son ami, personne n'avait jamais vu aucune autre expression que ses airs neutres. Cadavériques. Maladifs. Sans âme. Sans lueur. Sans ton.

Continuant de regarder la jeune Denfelis, le jeune homme n'ajouta rien, gardant ce silence oppressant...Du thé. Il avait envie de thé. Mais comme il l'avait dit plus tôt, ce n'était pas dans un endroit comme celui-ci qu'il serait le plus agréable de faire apparaitre une tasse de cette délicieuse boisson. Son dos contre la pierre froide du mur, Asganthe se redressa légèrement, sa colone vertébrale laissant entendre un craquement lugubre...

(Fais réagir Finchy sur toutes les paroles et les gestes, à chaque fois =P lol...)

Finchy riait...
Une chose très rare
Son petit rire enfantin résonnait dans la pièce, lui rappellant les souvenirs avec sa cousine
Soudain elle s'arrêta, se souvenant que Asganichou était son prof'

"Hum... Excusez moi"

Et puis, lorsqu'il répondit à son affirmation, elle eut l'impression qu'on lui versait un seau d'eau froide sur la tête...
Horrible !

*Cet homme se comporte comme s'il n'avait jamais eu d'amis, comme si personne ne l'avait jamais aimé...*

Faux, tout faux !

*Moi je l'aime !*

Se dit Finchy d'un ton boudeur. Hum... Comme si une petite gamine de 13 ans à peine allait faire changer le terrifiant...

L'indestructible...

Le magnifique...

ASGANICHOU !

Bref, la je pars dans mon délire...

*Personne n'a jamais essayé d'être son ami ?! C'est ce qu'on va voir !*

Finch reprit la parole

"Hum... Il est vrai que ce n'est pas le meilleur endroit pour boire du thé. Accepteriez vous d'en boire une tasse en ma compagnie ?"

*Ha, la j'ai bien parlé au moins*

Se dit la jeune fille avec une pointe de fierté

Finch fut comme déconcertée par la réponse d'Asganthe

"Bien sur que j'ai envie de prendre une tasse de thé en votre compagnie !"

Dit elle, comme si c'était une évidence. Le jeune homme avait vraiment l'air d'un cadavre, qu'on aurait réanimé par une quelconque magie occulte
Il avait toujours cet air neutre, cette voix froide, comme celle d'un ennemi venant présenter ses condolérances à la famille du défunt...

*Argh ! Il ne pourrait pas sourire non ?*

Elle le pensa si fort qu'elle eut peur qu'il l'ait entendu.

*-Je sais pourquoi il est si neutre, et si indifférent ! C'EST LA REINCARNATION DU ROI DES DEMONS !
-Tais toi, idiote, il va t'entendre
-N'importe quoi, comme si on pouvait entendre nos pensées*

Finch attrapa un élastique qui trainait au fond de sa poche et s'attacha les cheveux en une minuscule queue de cheval, ne supportant plus d'avoir ces mèches qui lui trainaient devant les yeux, et qui, par la même occasion, effleuraient sans arrêt sa cicatrice, produisant une douleur sourde sur sa paupière.
Elle sourit à Asganthe, sans aucune raison apparente.
Juste l'envie de manifester sa joie...

Le jeune homme regardait toujours Finchy de son air de cadavre, puis, sans se soucier du sourire de la jeune fille, sans se soucier de ce qu'elle pouvait penser assez fort pour qu'il puisse entendre, il se releva, lentement, sa haute silhouette noire se détachant du mur, dans un craquement singulier, une fois de plus, comme si son corps ne supportait lui-même pas cette apparence...

Asganthe jeta un oeil neutre à la jeune fille, et, du même ton qu'il avait posé sa question, toujours de cet air de funérailles d'une profonde neutralité, il répondit alors

"Si je le fais, c'est uniquement parce qu'il s'agit de vous, qui n'avez pas hésité à me raconter vos tourments."

Toujours neutre, toujours froid. Aucune énumération du fait qu'il profitait sa compagnie, qu'il était ravi de prendre le thé et qu'il était encore tourneboulé du fait qu'elle lui ait proposé pareille chose...

D'un mouvement lent de la main, il désigna galamment la porte de la salle au courrier (Je sais pas si tu vois ce que je veux dire...un mouvement de bras ample qui fait partir la main du "vers le sol" à vers le ciel, quelques doigts repliés, et avec grâce...u__u mmmh....bref.) disant de sa lugubre voix qui en ferait frissonner plus d'un de terreur, mais qui pouvait, dans ce cas là, inspirer un profond sentiment étrange, froideur et geste galant ajouté à cette profonde politesse et respect qu'avait le professeur.

"Je vous en prie..."

(Personnellement j'aurais été parcourue d'un de ces frissons indéfinissables...X3 Genre le boule au ventre mais en pire...Aaaah Asgaaanthe X3 *o*) Le jeune homme fixait toujours la jeune fille de son air neutre. Pour lui, cela voulait dire "Je vous en prie, après vous. Et décidez de l'endroit. Je n'ai point envie de choisir, et ne sais ce qui est le mieux." Mais pour les autres ?

Finchy remerçia Asganthe d'un hochement de tête empreint de respect.
Et puis, un frisson parcourut son échine
Glacé
Comme les mains du pseudo-cadavre-chéri-d'amour-qu'on aime (et là, Merow mourrut xD)

Elle lui était reconnaissante d'avoir accepté son invitation
Sa présence l'aidait à retrouver un peu de bon sens, chose qui lui manquait tant d'habitude...
Lorsqu'il executa ce geste si étudié, si parfait qu'elle même aurait mit des années à reproduire exactement, elle eut une sorte de boule au ventre
Comme une angoisse
Une sorte de malaise

*Etrange...*

Pensa t'elle
Jamais celà ne lui était arrivé avant
Jamais personne ne lui avait fait cet effet la
Cachant son trouble derrière un visage neutre, ressemblant alors étrangement à Asganthe, elle avança vers la porte, s'apprêtant à descendre les escaliers
Soudain, elle se retourna vers le jeune homme, qui avait toujours son air neutre collé à la figure, et lui dit simplement

"Merçi"

Puis, elle continua sa descente... Il en faut du temps pour arriver au rez de chaussée !

Asganichou, fidèle à lui même, ne réagit pas

*Pas grave, je suis profondemment MOTIVEE ! Mort au Roi des Démons*

Finchy descendit lentement les escaliers, relevant juste légèrement les pans de sa robe hisoire qu'Asganthe ne lui marche pas dessus
En y repensant, ça faisait 3 jours qu'elle était arrivée.
En trois jours, il lui était arrivé pas mal de trucs...
Elle avait rencontré un cadavre ambulant et une actrice de pubs "Colgate" , avait failli se noyer à cause d'une vulgaire algue, et déjà avait pleuré...
Mais après tout, quelle importance ?!
Elle s'arrêta quelques instants pour souffler au niveau du pallier du 5ème étage
Et c'est alors qu'il lui posa une question à laquelle elle n'avait prévu aucune réponse
Où...
Aller ?

C'est alors que le cerveau de Finchy entra en pleine activité
Trouver un endroit tranquile où prendre le thé...
Ho la la...
Le jardin ? Trop seuls
Le Lac ? Oh non, pas ces futiles étudiants =___=
La Salle Commune des Denfélis ?
C'était tordu... Mais envisageable !

"Hum... Disons... La salle commune ?"

Le jeune homme, continuant de descendre les marches, en compagnie de la jeune fille, écouta alors sa proposition, après le moment où elle réfléchissait apparemment intensément.

La salle commune ?
Ah...Celle de Denfelis...Oui, pourquoi pas.
Ce n'était pas une proposition tordue
Et même, cela était certainement la proposition la plus sencée des trois que la jeune fille avaient eues en tête...Asganthe étant directeur de Denfelis, pouvait, contrairement aux autres professeurs, entrer dans leur salle commune. Parfait.

Et puis, d'après ses calculs, il n'y aurait personne à cette heure-là
Surtout par ce temps, car, maintenant que Finch l'avait fait remarquer, vous êtes certainement d'accord sur le fait qu'il s'agissait bel et bien d'une fort bonne journée pour faire une balade au soleil.

Les élèves arrivés n'étant pas encore très nombreux, et ceux présents ne cotoyant pas la salle commune, d'après les informations qu'avait pu récolter le professeur de métamorphose, ils n'avaient pas de raisons d'être dérangés pendant leur moment de calme autour d'un bon thé.

Jetant un oeil terne et caverneux à Finch qui était tournée vers lui, il répondit alors de sa voix froide

"Entendu..."

Et ils se dirigèrent tous deux vers la salle commune...